Article paru dans VIP du 2 juillet 2008 au Portugal.

Le talent du portugais Hugo Sahki a été découvert sur Internet par le chanteur mythique belge de "Petite Demoiselle". Le premier album est pour bientôt.

Il était timide, honteux et craignait ce que dirait ses parents, ses amis si il disait qu'il adorait chanter, ça pouvait sembler ridicule. Donc, il chantait dans sa chambre, en cachette et faisait des vidéos qu'il mettait sur son blog. Il peut se dire qu'il a une grande chance. Quand Hugo reçoit un message disant qu'Art Sullivan avait vu une vidéo et qu'il était intéressé par sa voix, il a trouvé que c'était un bon départ -en ce jour de 1er Avril, le traditionnel Jour des Mensonges. Ce qui est sûr, des semaines plus tard, il était en route pour la Belgique, où se trouve le chanteur romantique.

Maintenant l'auteur de "Petite Demoiselle"compose pour le premier album d'Hugo, pour le lancer après l'été. "Il y a beaucoup de gens qui savent chanter, mais dans son cas à lui, ça vient du coeur, de l'âme et ça me touche beaucoup. Je vois en lui un artiste dans toute sa grandeur", explique Art Sullivan à VIP les raisons qui l'ont amené à parier sur un jeune qui a été découvert par hasard. "Je me revois un peu en lui quand j'avais 18-19 ans, il chantait dans sa chambre, moi je chantais dans ma cave, j'étais aussi timide. Je suis en train de retrouver ma jeunesse à travers lui" dit le chanteur de 57 ans, qui est déterminé à lancer la carrière du jeune de 19 ans. "Il m'a touché et m'a convaincu, il était à des années-lumières de penser à lancer la carrière d'un jeune" souligne-t-il.

Hugo est conscient que "c'est tombé du ciel, c'est une chance énorme" et a l'intention de saisir cette opportunité. Il admet qu'il a toujours adoré chanter, mais maintenant il a la notion que ça peut devenir sa vie. "Je ne vois jamais ça comme une profession, c'est une façon de partager des émotions avec les autres" dit-il, en admettant qu'il est un "chanteur romantique". Mais, il s'identifie, essentiellement, avec "des chansons à texte, auteur-chanteur, de musique vraie", c'est-à-dire avec la vieille garde de la musique française: Serge Gainsbourg, Léo Ferré, Jacques Brel.

La timidité a fini par se perdre sur le chemin de ces mois de travail intensif avec Art Sullivan. "Je continue à être timide, mais la vérité est que, quand je commences à chanter, je sors de ma carapace et je réussis à transmettre des émotions", admet-il. Un des point fondamental, pour son "tuteur": "l'amour est la base de tout, est la base de l'humanité. S'il n y avait pas l'amour, dans le sens physique du terme, il n y aurait pas d'enfants, donc, il n y aurait pas d'humanité. Pour moi, l'émotion et l'amour sont notre sang."

C'est en ce point que se croisent les cultures musicales de la France et du Portugal. Art connait le Portugal depuis des décennies: "je suis venu ici de nombreuses fois, avant et après la Révolution, et j'ai vu l'évolution s'inscrire dans le pays tout au long de ces 30 années". Déjà Hugo est né en France, mais il y a 4 ans, il part vivre à Povoa de Varzim. C'est à cette occasion qu'il a perfectionné son portugais, mais il a fini par abandonner l'école parce qu'il sentait que ce n'était pas sa voie. Depuis 2 ans déjà, il aide ses parents au salon de thé à Barcelos. La mère portugaise et le père algérien se sont très bien adaptés et n'émettent pas l'hypothèse de vivre dans un autre pays: "J'ai été accueilli à bras ouverts, je me sens très bien ici, c'est calme. Les portugais sont très aimés", dit le jeune. Avis partagé par Art Sullivan: "Le manque de ponctualité m'énerve, maintenant, personne ne peut nier que c'est les gens les plus gentils du monde" conclut-il.